Le pinceau Ă travers ses gestuelles exprime ses Ă©motions, ses fantasmes, ses rĂȘves, ses envies, sa sensualitĂ©, ses rĂ©voltes, sa sensibilitĂ© extrĂȘme, le passĂ© et le prĂ©sent, sa vie, ses peines. Il sâexprime avec distinction et force.
Il recherche la lumiĂšre dans ses ombres.
Le modĂšle il doit le sentir trĂšs juste et bien le voir ;
- pour la femme il dévoile la grùce, la beauté, la délicatesse, la finesse de ses courbes dans sa féminité, ainsi il en ressort une certaine sensualité
- pour lâhomme, il poursuit par sa singularitĂ©, sa virilitĂ©, son regard, son charisme raffinĂ© et soignĂ©, il nâest que plus dĂ©sirable
La nature, il la traite en perspective, introduit la lumiĂšre par les rouges et les jaunes, certains bleutĂ©s pour faire sentir lâair, un mĂ©lange de verts et de bruns pour la profondeur.
Pour le final, il apporte des touches de blanc lumineux qui accentuent les détails, là il amÚne les regards à se poser tout naturellement.
Ses poils tendus, raidis, cassants, font de lui un pinceau imparfait, mais lorsque la main lâapprivoise dans le temps, il ne devient que parfait par sa souplesse, son hardiesse, sa vigueur et sa dĂ©licatesse.
Le pinceau solitaire, sâest Ă©garĂ© un jour en chemin, hasardeux, sans repĂšre.
Imparfait, il recherche son parfait, afin de retrouver sa vitalité, sa frénésie, sa douceur.
Dans un dĂ©tour, la lumiĂšre inespĂ©rĂ©e vint arriver, surprenante, elle bouscule le pinceau. Il rencontre la plume Ă©lĂ©gante, calme, mystĂ©rieuse, gĂ©nĂ©reuse, sensible, sincĂšre et intuitive. Son passĂ© lâinterpelle, le prĂ©sent ravive sa curiositĂ©.
Pour se nourrir de leurs prĂ©cieux breuvages, le pinceau plonge doucement dans lâeau, puis sâimbibe de peinture, la plume sâimmerge dĂ©licatement dans lâencrier. Chacun avait choisi auparavant leur point de chute, lâun la toile, lâautre le papier.
Le pinceau pĂ©tillant et sensuel prend son temps pour crĂ©er ce chemin inattendu. Ses poils sâassouplissent un par un, vibrent, sensible Ă la tectrice. Pourtant surpris, ll est touchĂ© de plein fouet par la pointe de la plume, si sĂ»re dâelle, atypique, charismatique. Voluptueuse et caressante, elle est une invitation Ă plonger dans les profondeurs de lâextrĂȘme.
Le pinceau et la plume flottent, se cĂŽtoient, naviguent cĂŽte Ă cĂŽte au fil des heures et des jours, voyagent, sâĂ©garent bien souvent dans le temps et lâespace.
DĂšs lors, pensĂ©es et inspirations forment leur seul langage, la fusion pointe son nez, lâencre et la peinture se confondent sur la toile comme sur le papierâŠâŠ.
Le pinceau coloriste crée, reproduit, peint la toile. La plume sublime le tableau, magnifie ses oeuvres en leur donnant vie.
Leurs inspirations et leur affinité les amÚnent tout naturellement vers un chemin artistique tout tracé.
- InspirĂ©s, la plume dĂ©sireuse Ă©bauche un rĂ©cit, le pinceau attirĂ© lui offre lâhistoire onirique.
Le pinceau sâinspire des PUTTI de RaphaĂ«l

La Caresse de la Plume
Collection PrivĂ©e â 70Ă50
Mixte, Huile Acrylique
La FlĂšche et la Plume
Collection PrivĂ©e â 70Ă50
Mixte, Huile Acrylique

17 juillet 2021
Approche sur Michel Ange
Se recroqueviller derriĂšre le silence parfois est un besoin salvateur. Une prise de recul nĂ©cessaire pour mieux rebondir. Cette Ă©tape entre deux toiles permet la coupure dâun Ă©tat de transe oĂč se trouve « la peintresse » durant la rĂ©alisation de son Ćuvre.
Voici des annĂ©es, Ă mes dĂ©buts, je peignais avec une frĂ©nĂ©sie incessante, impossible de souffler, le dĂ©sir permanent Ă©tait prĂ©sent, une drogue qui ne pouvait me rassasier. Peindre toutes les nuits, les jours de repos, rien ne pouvait mâarrĂȘter. Une, deux, trois, quatre toiles sur un jour la peinture en public nâĂ©tait que saveur du moment. JâĂ©tais si absorbĂ©e par mon sujet que les personnes qui assistaient Ă mon travail en direct nâexistaient pas.
Des annĂ©es sâĂ©coulĂšrent ainsi en quĂȘte de recherches picturales, la volontĂ© de progresser, dâaller toujours plus loin au-delĂ de mes limites, toujours plus difficiles, une soif de savoir inĂ©puisable.
Mes recherches en colorimĂ©trie nâont cessĂ© dâĂ©voluer aidĂ©e par la nature environnante.
LâHiver, le printemps, lâĂ©tĂ©, lâautomne, chaque saison apporte son lot de nuances ;
- la terre amÚne différentes gammes de bruns et de verts,
- le ciel un éventail infini, le bleu la couleur des Dieux dans la GrÚce et la Rome antiques,
- la nature un catalogue aux milles pages, lâeau une palette dans le mouvement.
Créer de ses propres doigts imbibés de matiÚre ;
- des courbes légÚres,
- portraiturer des visages aux regards saisissants croisés au hasard des rencontres ou familiers,
- de son couteau ébaucher des pierres de vieilles bùtisses fondues dans des paysages verdoyants ou des cités anciennes,
- dĂ©peindre ma chĂšre Venise, si mystĂ©rieuse aux travers de ses personnages, de son carnaval, qui ont traversĂ©s lâhistoire.
AprĂšs ce long silence, me voici Ă nouveau en verve sur ma nouvelle toile, une maquette soigneusement prĂ©parĂ©e tout en Ă©tant inspirĂ©e, un autoportrait dans le monde de Michel Ange. Pas facile de sây frotter, ce voyage va ĂȘtre un enrichissement pictural.
14 février 2022
Dieu crée la Femme
Ăcrire sur une telle Ćuvre ! De belles plumes ont dĂ©jĂ travaillĂ© le sujet avec talent.
Mais lâinspiration ! âŠâŠIl faut en dĂ©finir le contexte en sâapprochant ou pas du divin. Sans cet aspect thĂ©iste, il est possible de nâĂ©voquer que les humains, il y a tant Ă dire.
Sur moi-mĂȘme, la « peintresse » câest une autre histoireâŠ.
Les mains de Dieu et dâAdam sont envoĂ»tantes, Dieu insuffle la vie Ă Adam. Il faudrait quâelles se touchent âŠâŠ
Les hommes eux-mĂȘmes en sont-ils capables ?
Certains peut ĂȘtre, pour la plupart je nây crois guĂšre.
Dans son Ćuvre, Michel Ange a oubliĂ© Ăve qui nâest pas encore créée par Dieu mais seulement en gestation. Jâai placĂ© Ăve aux cĂŽtĂ©s dâAdam car la femme a toute sa place Ă notre Ă©poque aux cĂŽtĂ©s de lâhomme, et rĂ©ciproquement.
Jâai conçu Ăve comme lâautoportrait dâune femme, une muse effrontĂ©e passionnĂ©e par les arts, Ă©rotique dans sa nuditĂ©, crĂ©ant telle ĂRATO au son de la musique. A cette diffĂ©rence prĂšs que la « peintresse » Ă©coute la musique et nâen joue pas, et que son instrument favori est le piano et non la lyre.
Ăve se diffĂ©rencie dâAdam par sa chair, sensuelle, par un ton rouge mĂȘlĂ© de jaune, de blanc et dâambrĂ©, vĂȘtue dâun tissu dorĂ© pour symboliser la premiĂšre femme.
Adam se dĂ©tache dâĂve par sa carnation composĂ©e dâun soupçon de rouge, de blanc, de jaune naples et dâambre foncĂ©.
Cette toile est conçue Ă lâhuile pure, pigments et acrylique. Le nuancier du fond de cette Ćuvre est conçu sur des tons froids qui doivent procurer au regard, la douceur, la nature, lâeau, la fraĂźcheur, le calme et la sobriĂ©tĂ©, une certaine sĂ©rĂ©nitĂ©. Pour Le Divin, se mĂȘleront des tons froids avec une palette de chauds, car il est celui qui apporte la lumiĂšre sur cette terre.