Les autoportraits

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Le banc Parisien

290€ – 50×70

Acrylique

Devant ma toile blanche, une pensĂ©e nostalgique m’envahie sur ma derniĂšre visite Ă  Paris. Cela fait dĂ©jĂ  trois mois, je me revois sur ce banc, dĂ©couvert en dĂ©cembre, dans ce petit parc boisĂ© ouvert au public, au pied d’un des plus cĂ©lĂšbres monuments, en bordure d’un sentier un peu isolĂ© des touristes. En cette pĂ©riode de dĂ©but d’annĂ©e, mes visites Ă©taient devenues mensuelles Ă  la capitale, aussi j’avais un plaisir qui devint au fil de mes venues une nĂ©cessitĂ© Ă  me retrouver assise sur ce mĂȘme banc pour rĂȘvasser.

Le paysage est apaisant, peu de badauds, le vert domine Ă  chaque saison, les arbres sont de multiples variĂ©tĂ©s, des haies feuillues clĂŽturent le parc. Sur le cĂŽtĂ© droit du banc, un chĂȘne centenaire au tronc gigantesque domine la vue.

C’était en avril, la matinĂ©e Ă©tait ensoleillĂ©e, l’atmosphĂšre Ă©tait printaniĂšre aux senteurs boisĂ©es, les oiseaux sautaient de branches en branches. Comme Ă  l’accoutumĂ©e, je me pris Ă  rĂȘver tout en Ă©coutant les chants, les gazouillis et sifflements. C’était de bonne heure, les parisiens promenaient leurs animaux. Il faisait doux, j’étais vĂȘtue d’une jupe longue de soie de couleur saumonĂ©e, le haut froncĂ© de crĂȘpe assorti. La vie semblait au ralenti.

En mars, il faisait froid et brumeux, les oiseaux frileux Ă©taient encore blottis dans leurs plumes, les arbres dĂ©pouillĂ©s apparaissaient dans la brume tels des fantĂŽmes. EmmitouflĂ©e dans un cirĂ© noir, bottines et Ă©charpe rouge, je savourais cette brume matinale qui enveloppait d’un voile blanc cet havre paisible parmi les immeubles haussmanniens et ses grandes avenues peu frĂ©quentĂ©es. Quel romantisme !

Deux, trois clichĂ©s afin de figer cette ambiance, je me laissais du temps pour une rĂȘverie.

Promenade cool, les touristes ne sont pas au rendez-vous, juste quelques badauds Ă©trangers, les parisiens s’empressent pour aller travailler, retour Ă  l’hĂŽtel. Que du bonheur !

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Le pinceau et la plume

L’aimante 

580€ – 70×50

Acrylique 

 L’admission des femmes Ă  l’égalitĂ© parfaite serait la marque la plus sĂ»re de la civilisation ; elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain et ses possibilitĂ©s de bonheur.

Stendhal De l’amour 1822.

Que faire mieux que lire lorsque elle est seule le soir au coucher. Elle a du mal Ă  s’endormir dans son grand lit !! Les Philosophes tels que Montaigne, Spinoza 
.., mais aussi AndrĂ© Comte-Sponville, Michel Onfray, 

le penseur Tchouang-Tseu, les grands courants de la pensĂ©e moderne, enrichissent son esprit de thĂ©ories et de sagesse. Cette connaissance est un acquis nĂ©cessaire passionnant pour comprendre l’homme dans ce monde oĂč elle se sent mal Ă  l’aise.

PassionnĂ©e par ses lectures, ses pensĂ©es s’évadent. Elles adoucissent les douleurs de ce corps qui souffre.

Ses mains de « peintresse » caressent un livre au dĂ©triment d’une courbe ou d’un visage. Quelle dĂ©licatesse ! quelle douceur ! quelle puretĂ© ! dans l’effleurement d’une gestuelle habile et agile. Le silence rĂšgne au dĂ©pens d’une conversation, parfois interrompu par une lĂ©gĂšre ambiance « zen » au son du piano. Une larme inconsciente au coucher, une larme, deux 
au lever coulent sur son visage lorsque les yeux s’ouvrent au petit matin pour une nouvelle journĂ©e.

Cet homme lui manque, tout se dĂ©peuple autour d’elle, et pourtant son amour n’est que douceur, retrait et don. Mais au fond de son cƓur brille une lumiĂšre qui n’est autre qu’une flamme qui brĂ»le en secret pour cet homme. Paix, patience et mansuĂ©tude sont sa force. Elle se soumet au rĂ©el, Ă  l’à peu prĂšs du quotidien, souple elle s’adapte. La l’égalitĂ© parfaite pour une aimante cela semble difficile dans une relation interdite. Elle est plutĂŽt imparfaite, l’amour lui seul reste parfait. La lĂ©galitĂ© parfaite elle la retrouve dans sa libertĂ© pour se composer avec l’art.

Alors la solitude lui semble plus douce, elle s’égare dans ses pensĂ©es Ă©motionnelles, le corps s’oublie, elle fini par s’endormir tardivement 
. Elle dĂ©pose sa vie entre les mains de son aimĂ© par la plume, sa flamme par le pinceau.

Le pinceau et la plume

L’Ɠil concupiscent

70 x 50 – Huile et acrylique

490€

Une vĂ©nus sortant de l’eau, terrestre pour recevoir la rosĂ©e lunaire dans un mouvement des bras suppliants. Mais quel est cet Ɠil voyeur et concupiscent !

La lune rousse

70 x 50 – Huile et acrylique

490€

Je vous avouerai que ces plaisirs que je vous vante tant, ne sont que des songes, mais il en est dont l’illusion est pour nous un bonheur rĂ©el 

Claude Crébillon, Le Sylphe

La Peintresse aprÚs avoir esquissé son dos nu, forme sa palette par de simples colories qui composeront sa chair.

Tout en prenant soin de bien l’imprĂ©gner, trempe son doigt par touches rapides sur chacun des coloris tout en le tournant sur plusieurs cĂŽtĂ©s. Avec dĂ©licatesse, elle effleure la toile de son doigt empreint de diverses teintes tout en mĂ©langeant la matiĂšre. Il s’incline Ă  droite pour du blanc, se redresse lĂ©gĂšrement pour un soupçon de rouge, tourne sur 50 degrĂ©s vers la gauche pour du jaune, fini enfin sur l’ultime tranchant de la gauche pour du bleu. L’ambre sur le bord extĂ©rieur du tracĂ© de son corps forme les courbes.

GĂ©omĂ©triquement virevoltante la gestuelle est dĂ©licate, sĂ»re, prĂ©cise, spontanĂ©e, naturelle, svelte, sans retour. « L’aile » de la plume penchĂ©e suit la courbe. Le pinceau ressent sa chaleur, sa douceur, sa pression lĂ©gĂšre de plume ! Elle glisse avec voluptĂ© se mĂ©tamorphosant en un regard. Le pinceau se sent lĂ©ger, le bout de ses poils est moite. La chair semble douce. La plume descend de sa pointe gorgĂ©e d’encre. Peindre un nu fĂ©minin n’est que dĂ©lectation du toucher, ravivant les sens, un ravissement de sensualitĂ©, dĂ©licieux plaisirs intenses et raffinĂ©s.

Ces saveurs sont toutes aussi enivrantes pour un nu masculin. « Nus croisĂ©s, nu effleurant un nue », le pinceau, la plume, se devinent. L’évasion est totale !
. Peindre sa chĂšre plume, cĂ©derait-il ! Ses poils voyageraient sur ce corps dĂ©nudĂ©, une offrande d’ivresse, cet abandon le sĂ©duit, l’attire et le trouble
 La plume le vĂ©nĂšre, le sertis. Il la savoure de ses poils avec dĂ©lices tout en la dĂ©gustant lentement. De ses caresses dĂ©licates imbibĂ©es de matiĂšres, il frĂŽle, il contourne, il effleure, il renifle, il s’enflamme, le corps s’embrase. Le vertige l’envahi Ă  l’approche des peaux, de lĂ©gers appuyĂ©s de la plume le rendent tremblant.

PrĂ©cĂ©dant l’abandon, elle effleure les dĂ©tours, elle dĂ©toure les rondeurs. Le pinceau peint la chevelure blonde avec hardiesse, forme avec grĂące les mĂšches d’une Ă©paisse couche d’acrylique teintĂ©es de blanc, d’écru et de dorĂ©, s’attarde dans la lĂ©gĂšretĂ©, tel un souffle. La plume s’égare dans ses Ă©motions tout en frĂŽlant de sa pointe, telles des lĂšvres qui s’entrouvrent, des doigts qui glissent, elle s’invite Ă  croquer. Le pinceau vibre, la plume s’exauce, dĂ©sir 
. au pluriel !!!

Le pinceau prĂ©pare la peau que la plume va Ă©crire . Le pinceau a le goĂ»t du dĂ©sir que la plume sait tracer Leur fusion crĂ©e la toile. Elle seule connaĂźt leur secret. La toile demeurera dans le temps, enveloppant leur secret. Elle est le seul tĂ©moin de leurs effusions en fusion. L’Ɠuvre est unique, fĂ©conde, elle dĂ©voile la femme, la plume les yeux fermĂ©s pour mieux la sentir, le pinceaux les yeux ouverts pour capter les couleurs et les brillances. Le pinceau a le goĂ»t du dĂ©sir, la plume trace.

Les arilles

70 x 50 – Huile et acrylique

450€

Bien ancrĂ©e sur la terre, la muse allongĂ©e sur des arilles rouges de magnolia s’offre Ă  la lumiĂšre de l’infini. 

Retrouvez la suite de cette série dans les abstraits